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La réglementation européenne jugée non conforme aux accords Bâle III
Dans le cadre du Programme d'évaluation de la cohérence réglementaire du
comité de Bâle (Basel Committee’s Regulatory Consistency Assessment Program -
RCAP), un rapport
évaluant l'implémentation des accords Bâle III dans l'Union Européenne a été
publié en décembre 2014. Sa conclusion est que, globalement, la réglementation
européenne est matériellement non
conforme aux accords Bâle III. L'équipe d'évaluation du RCAP, dirigée par le
canadien Mark Zelmer, a été composée de six experts techniques représentant l'Australie,
Hong Kong, le Japon, le Mexique, la Suisse et les États-Unis.
Bien que plusieurs incohérences mineures aient été identifiées dans le
rapport, le jugement final de la non-conformité est principalement dû à deux
composantes : l'implémentation de l'approche de Notation Interne (IRB) pour le
risque de crédit, qui est jugée matériellement non conforme, et le traitement
du risque de contrepartie, jugé non-conforme.
Concernant l'IRB, l'évaluation est tirée principalement par la gravité de
l'impact des deux départs majeurs du cadre bâlois : l'application partielle
permanente de l'approche standardisée et l’allègement des exigences de fonds
propres pour le risque de crédit sur l'exposition aux PME.
Les accords Bâle III permettent à une banque en approche IRB d'appliquer en
permanence l'Approche standardisée à titre d'exception pour les entités et les classes
d'actifs non-significatives, c’est-à-dire peu importantes en termes de taille
et de risque généré. En revanche, selon la réglementation européenne
l'application partielle permanente s'étend à une variété très large
d'expositions comprenant les souverains, les banques centrales des états
membres, les gouvernements régionaux, les autorités locales, les organes
administratifs, les entités du secteur public, les entités intra-groupe et les
expositions en actions, survenues dans le cadre législatif des programmes
visant à promouvoir certains secteurs de l'économie. L'inclusion des banques
centrales et des souverains dans cette liste fait que les ratios de fonds
propres sont significativement améliorés par rapport à ce qu'ils seraient, si
l'approche IRB était appliquée.
L'autre problème concerne l'application du facteur multiplicatif de 0.7619
à toutes les expositions sur les PMEs, dans l'EU et à l'étranger, introduit
jusqu'à 2017 pour alléger l'impact de la mauvaise conjoncture économique sur
les banques européenne.
Quant au traitement du risque de contrepartie, le verdict de non-conformité
est fondé sur la significativité des exemptions du périmètre de calcul de la
charge en fonds propres liée la variabilité de la CVA. Contrairement à leurs
homologues américaines et asiatiques, les banques européennes excluent du
calcul les expositions sur les fonds de pension, les administrations centrales
des États membres, les gouvernements régionaux et les collectivités locales affectant
une pondération de 0% dans l'approche standard du risque de crédit, ainsi que
sur tous les clients non-financiers - utilisateurs finaux des produits dérivés.
Au final la charge ne porte que sur les établissements financiers. Ceci
implique une réduction significative des exigences en fonds propres.

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